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Dans le cadre du Forum de Tunis sur l’Egalité de Genre qui s’est tenu du 24-26 avril 2019, l’UNFPA Tunisie a organisé un Side Event, le 25 Avril 2019 à la Cité de la Culture. Une rencontre discussion autour de la thématique « Prévention des violences faites aux Filles et aux Femmes ».

Ce side event a été réalisé en marge du Forum de Tunis organisé en partenariat avec le Gouvernement Tunisien et l’Agence Suédoise de Développement International, et des entités du système des Nations Unies en Tunisie (PNUD & ONU Femmes). Le Forum de Tunis a eu lieu un an avant le 25e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing (Beijing+25), ainsi qu’un an avant le 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui encadrent la protection, le respect des droits fondamentaux et l’engagement des femmes en matière de paix et sécurité.

L’UNFPA Tunisie a organisé son side event sous la thématique des violences fondées sur le genre qui s’insère donc dans le cadre du suivi de la plateforme de Beijing +25 et de la paix et sécurité. Un espace de rencontre-dialogue avec la présence d’un panel de discussion pour souligner l’importance d’opter pour une approche inclusive et globale de la prévention des violences faites aux filles et aux femmes.

La violence à l’encontre des filles et des femmes est une violation des droits de l’homme et un obstacle sérieux au progrès des filles et des femmes dans tous les domaines de la vie. Cela compromet la santé des filles et des femmes, leur bien-être, leurs perspectives d’éducation et de travail productif, ainsi que leur capacité à participer en tant que membres à part entière de leur société, entre autres conséquences. En Tunisie, 48% des femmes ont subi la violence au cours de leur vie selon une étude de 2012 . La loi organique de lutte contre la violence mise en œuvre depuis février 2018, prévoit 4 piliers d’intervention : Prévention, Protection, Poursuites et Prise en charge. Ce side event examinera de plus près la Prévention qui devrait susciter une attention plus importante vue son importance dans l’éradication des origines des violences que subissent les femmes et les filles. L’occasion pour des représentants de la société civile, des jeunes, des différents secteurs gouvernementaux, des académiciens, des chercheurs, représentants du parlement, des médias et du système des Nations Unies de démontrer l’importance de renforcer l’engagement de chacun.

Avec la participation de Mme Sondes Garbouj, en tant que modératrice, et suite à l’introduction réalisée par Dr Rym Fayala, Représentante Assistante du bureau de l’UNFPA Tunisie, trois thématiques ont été développées et discutées : 

  • L’inclusion des hommes et des garçons dans la prévention avec la présentation des résultats clés de l’étude des représentations sociales des violences faites aux femmes chez les hommes (jeunes et adultes) réalisée par le CREDIF et la campagne de sensibilisation réalisée dans le cadre du programme Moussawat par le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors. 
  • L’intégration de l’Education Complète à la Sexualité en milieu scolaire comme moyen de prévention avec la présentation du projet de plaidoyer. 
  • La nécessité d’une approche globale avec les dispositions de la loi pour la prévention de la violence, le rôle de la société civile et l’importance du rôle et implication de chacun.

Cette rencontre dialogue a permis de mettre en exergue des recommandations clés pour que la prévention soit développée dans une approche inclusive et globale, à savoir :

  • Considérer la violence de façon globale au niveau de la société et des instances et ne pas se limiter à considérer la relation agresseur-victime de manière restreinte. 
  • Créer un espace de dialogue sûr pour les filles et les femmes ayant subi des violences au sein des différentes institutions et auprès des différents représentants.
  • Impliquer les hommes dans les processus de lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes en les considérant comme de réels alliés et non comme de potentiels 
  • Inclure les jeunes, les éducateurs pairs et les populations clés entre autre la population LGBT dans les études, les stratégies et les programmes sur les violences fondées sur le genre et dans les programmes de prévention.
  • En plus du milieu scolaire, élargir l’éducation complète à la sexualité aux autres milieux, notamment les maisons de jeunes, les maisons de culture, les centres de formation professionnelle, les centres de défense et d’intégration sociale, les espaces amis des jeunes. L’objectif étant d’adapter l’approche en fonction des besoins spécifiques de la population ciblée.
  • Obtenir l’appui des différents ministères en particulier celui de l’éducation pour déconstruire les stéréotypes à l’origine de la violence fondée sur le genre et construire une approche positive du genre.
  • Sensibiliser et former les journalistes et les impliquer dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes. Instaurer un mécanisme de régulation et éventuellement un cadre juridique afin de contrôler la diffusion des messages à caractère sexiste.
  • Développer des nouvelles stratégies de communication basées sur les nouvelles technologies. Unifier le discours et le message véhiculé entre les différents acteurs durant les seize jours d’activisme.
  • Diffuser l’étude des représentations sociales des violences en langue arabe afin d’atteindre une plus large audience.
  • Sensibiliser le milieu communautaire, les parents, les médias et les religieux quant aux concepts de l’éducation complète à la sexualité et son rôle dans la prévention des comportements à risque et des violences. 

Cette rencontre-dialogue a permis de souligner la nécessité qu’une approche globale et inclusive soit adoptée par tous les acteurs portant une attention particulière à la question de la prévention des violences faites aux femmes et aux filles.