Le 6 décembre 2024, dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, l’UNFPA, en partenariat avec l’Hôpital Universitaire Ibn El Jazzar de Kairouan et avec le soutien de l’Union Européenne, à travers le programme EMNA : Pour une réponse intégrée aux violences fondées sur le genre, a organisé une journée dédiée à la psychiatrie et à la prise en charge des victimes des violences faites aux femmes et aux enfants. Plus d’une centaine de professionnels de la santé mentale, notamment des psychiatres, ainsi que des représentants de la société civile et des institutions publiques, ont pris part aux échanges.
Cette rencontre a mis en lumière les défis persistants et les bonnes pratiques en matière de suivi psychologique et médical des victimes. Les psychiatres ont souligné la nécessité d’un accompagnement global, alliant soins médicaux, soutien psychologique et prise en charge sociale. Les juristes ont détaillé le cadre légal tunisien, notamment la loi 58-2017, tout en pointant les obstacles à son application effective. De leur côté, les acteurs de la société civile ont partagé leurs expériences de terrain et les initiatives mises en place pour garantir aux victimes un soutien adapté.
Parmi les thématiques abordées, la question des biais sexistes en psychiatrie a été soulevée, mettant en évidence l’impact de ces stéréotypes sur le diagnostic et la prise en charge des victimes. L’impact des violences conjugales sur les enfants a également été largement discuté, soulignant les répercussions à long terme sur leur bien-être psychologique et émotionnel. La nécessité de renforcer les mécanismes de prévention et d’améliorer la prise en charge des violences sexuelles a enfin été mise en avant, insistant sur l’importance d’une coordination renforcée entre les différents acteurs impliqués.
L’ensemble des participant-e-s a convenu de l’urgence d’une coopération accrue entre les professionnels de la santé, les travailleurs sociaux, les juristes et les associations, afin de mieux répondre aux besoins des survivantes. En favorisant le dialogue interdisciplinaire et en renforçant les compétences des acteurs engagés dans cette lutte, cette journée a permis d’identifier des pistes d’action concrètes pour améliorer la prise en charge des victimes. L’UNFPA et ses partenaires réaffirment ainsi leur engagement en faveur d’une réponse efficace, respectueuse des droits humains et adaptée aux réalités du terrain.